1. |
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Elle observe
Les passants qui se pressent
Alanguie
Sur un banc délassée,
Elle observe
Les amants qui s'empressent
À l'abri
Des regards indiscrets,
Elle avance
Les yeux dans la lumière
Sans soucis
De désirs abreuvée,
Elle avance
Les yeux dans la poussière
Démunie
De quoi demain sera fait ?
Elle rêve
De parcourir le monde
Attirée
Par d’impétueux desseins,
Elle rêve
De former d'autres rondes
Attachée
À son bout de jardin,
Elle est là
Silencieuse et pensive
Décidée
À mener son destin,
Elle est là
Curieuse à la dérive
Qui ne sait
Devant tant de chemins,
Elle croque
La vie qui s'offre à elle
Insouciante
Sur des parquets dansant,
Elle croque
La vie à tire d'aile
Hésitante
Ballotée par les vents,
Et je chante
Les mots de cette enfant
Haletante
Heureuse et sans tourments,
Et je chante
Les maux de cette enfant
Qui me hantent
Du haut de mes vingt ans...
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2. |
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ZZ Top à la radio
Ford Mustang dans le rétro
Je parcours les Black Mountains
Le cœur dopé par la haine,
À dix mille kilomètres
Engoncé dans mon mal-être
Sur la great road sixty six
J’essaie d’oublier Alix…
Sous le capot les chevaux
De l’impie se font l’écho
Elle qui fut pourtant reine
De mes nuits les plus sereines,
À plus de cent miles à l’heure
Sous l’écrasante chaleur
Sur la great road sixty six
J’essaie d’effacer Alix…
Je grille une Marlboro,
Un gros pick-up dans mon dos
Et deux Harley se déchaînent
Vrombissent on the road again,
Les Rocheuses en sont témoin
Moi je n’y étais pour rien
Sur la famous sixty six
J’essaie d’oublier Alix…
Les regrets pleuvent à flots
L’horizon se vêt de maux
Je parcours les Black Mountains
Le cœur noyé dans la peine,
À l’autre bout de la Terre
Sur l’asphalte à train d’enfer
Sur la great road sixty six
J’essaie d’oublier Alix…
Sur la famous sixty six
J’essaie d’effacer Alix.
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3. |
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Et si tu veux encore de moi, mon amour
Et si tu veux encore de moi, mon amour
Si ton coeur ne souffre le froid d’être sourd
Et si je n’avais plus le choix en ce jour
Si je n’entendais tes appels au secours
Et si tu penses encore à moi à rebours
Si tu ne cherches plus mes bras tout autour
Si l’aller restait cette fois sans voie sans retour
Et quand les vents contre moi se déchaînent
Nos corps s’emmêlent à nouveau
Et quand le sang se débat dans nos veines
Nos sens s’enflamment un peu trop…
Et si tu veux encore de moi, mon amour
Je te promets de te faire la cour en ce jour
Et si tu rêves encore de moi mon amant
Si nos élans se font si rares en ces temps
Et si tu ne veux plus de moi sans recours
Si tu regardes derrière toi nos amours
Si l’issue restait cette fois sans voie sans secours
Et quand les vents contre moi se déchaînent
Nos corps s’emmêlent à nouveau
Et quand le sang se débat dans nos veines
Nos sens s’enflamment un peu trop…
Et si tu ne veux plus de moi mon amour
De mon regard de mes caresses sans détour
Moi je veux quand même de toi encore et toujours.
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4. |
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Fatalité
Déboussolé
Déshonoré
Déraciné...
Dans les nuits de silence
Chassé, puni
Pour des idées, voué à l'errance
C'est ça ma vie...
Adversité
Désemparé
Désorienté
Déraciné...
Dans les nuits de remords
Caché, banni
Pour des idées condamné à mort
C'est ça ma vie !
Calamité
Dépossédé
Désapprouvé
Déraciné...
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5. |
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Pour quelques vers de trop
Je m’enivre de mots
En lettres majuscules
J’écris
En poète incrédule,
Pour quelques vers de trop
Je titube en rimes
Sur les touches du clavier
J’écris
Mes remords et mes regrets,
Pour quelques vers de trop
J’ai des mots de tête
Aux accents de phobie
J’écris
En guise de thérapie,
Pour quelques vers de trop
Je vomis mes abus
De syllabes et de phrases
J’écris
Mes amours, mes emphases,
Pour quelques vers de trop
Je joue les écrivains
Imbibé de poésie
J’écris
Sur les hommes et leur folie.
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6. |
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Ma tête me fait mal, mes yeux brûlent aussi
Ça doit être normal j'ai bien trop peu dormi
Le doux chemin rêvé s'est ouvert grand à moi
Quand sur le bas-côté j'ai cru que c'était toi,
Mon ange, que faut-il penser de cette image ?
Destinée malhabile ou terrifiant mirage ?
Mes doutes tant d’années empreints de léthargie
Après t’avoir croisée ont soudain resurgi…
Il paraît que tous les chemins mènent à Rome
Est-ce pareil pour les femmes et pour les hommes ?
Le hasard n'étant plus à l'orée du tournant
De t'y voir à l’affût j'espère maintenant.
Je voudrais retrouver l’ivresse des ébats
La douceur des soirées passées entre tes bras
Je voudrais rejaillir des cendres de l’ennui
Qui gorgent mes soupirs depuis que tu as fui…
Partager davantage ou me tourner le dos
Dans ce profond orage je m'agrippe au radeau
Entre ici et là-bas deux personnes à la fois
J'aurais fui comme toi mais pour vivre avec toi !
Renaître de l'oubli en criant ton prénom
Dans ce miteux logis est-ce mon horizon ?
Jusqu'où puis-je t'aimer ?
Jamais nul ne saura
Si loin que je serai, et tant que tu seras !
Ma tête me fait mal, mes yeux brûlent aussi
Ça doit être normal j’ai bien trop peu dormi
Lors le chemin rêvé se dérobe sous moi
Cette ombre sur le quai… était-ce vraiment toi ?
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7. |
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8. |
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C’est dans un train de nuit
Que je cultive l’insomnie
Que je déverse mes déboires
Et quelques mots de notre histoire,
C’est dans un train sans voix
À la recherche de ma voie
Que je fuis notre idylle folle
Et mon dévolu mauvais rôle,
C’est à un train d’enfer
En me shootant de somnifères
Que je m’égare dans les vers
Que je déraille Jennifer !
C’est dans un train d’ennui
Que je dilue mes insomnies
Que je confie à l’encre noire
Les derniers maux de notre histoire,
C’est dans un train sans voix
Me détachant enfin de toi
Que j’exorcise sans bémol
Ton souvenir sur du bristol,
C’est à un train d’enfer
Loin des quais d’une gare austère
Que je m’égare dans les vers
Que je déraille Jennifer !
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9. |
09 - Coline - Collectif
04:08
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J'ai terré mes deniers dans un trou de mémoire
Consigné le secret dans un très vieux grimoire,
J'ai laissé mon soleil s'éteindre avec ma gloire
Protégé, agrippé aux baisers illusoires,
J'ai caché mon émoi dans un fond de tiroir
Balayé mes regrets au grenier d'un manoir,
J'ai grimé mes amours, j'ai largué les amarres
Et noyé le poisson au fond de ma baignoire.
J'ai abandonné tous mes ultimes espoirs
Et je suis resté là, seul, terré dans le noir.
Vous pouvez me croire j'en ai broyé du noir
En espérant un jour, enfin, l’apercevoir !
Mais…
Quand l’air est saturé des senteurs de l'espoir
Le foin et l'herbe tendre sont le lit de l'art…
Aussi,
J'ai dévalé les échelles de ma mémoire
Dans des fonds baptismaux aux odeurs d'encensoir,
J'ai griffonné quelques mots en plein désespoir
Ne faisant que surseoir : la mémoire est passoire !
J’ai tourné, j’ai viré sur ma vieille pétoire
Fait couler quelques vers Place de la Victoire,
J'ai creusé des tunnels, camouflé mes mouchoirs
Laissé traîner mes ailes aux reflets d’un miroir,
Et fait briller mon étoile dans le ciel noir
Pour soudain me trouver sis devant son miroir…
Voici donc les deniers sortis de mon armoire
Mon cœur est libéré, empli d’un grand espoir
J’ai trouvé des rêves dans un trou d’encre noire
A offrir à ma belle, en butin de la gloire.
Vers la lune, serein, sur le bord d’un trottoir
Près des dunes, sans fin, mon cœur sur un perchoir
Ici, je vous laisse refermer cette histoire
Sous les pavés percent les lumières d’un phare.
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10. |
Laurent Ayçaguer Bordeaux, France
Auteur de nouvelles, chansons et poésies.
Onze recueils publiés à ce jour.
De nombreuses collaborations avec des musiciens et/ou chanteurs en tant que parolier.
laurentaycaguer.e-monsite.com
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